Un ministre démissionnaire (Strauss-Kahn), deux députés parisiens
mis en cause (Le Guen et Cambadelis), un premier secrétaire fédéral mis en congé (Bernardini)" Le temps des «affaires» semble revenu pour les socialistes. L'arrivée de Lionel Jospin au pouvoir en juin 1997 les avait pourtant rassurés. Les militants y croyaient. Et puis l'affaire de la Mnef est passée par là, contraignant Dominique Strauss-Kahn à la démission, début novembre, pour un emploi présumé fictif au sein de la mutuelle étudiante. Certains militants, à Paris comme en banlieue, sont déçus, d'autres révoltés. Un coup de blues passager? «Je pensais prendre ma carte au PS, je crois que je vais attendre un peu"» Il y a trois mois, Eric Maubert, chercheur d'emploi de 26 ans et militant proche du PS, n'aurait pas hésité. Il était convaincu par la politique économique du gouvernement autant que par la moralité affichée de l'équipe Jospin. Aujourd'hui, il avoue «un grand découragement» face aux affaires qui assaillent le Parti socialiste. «J'ai toujours confiance en Jospin car je pense qu'il a une éthique. Mais le parti m'attire de moins en moins.» Difficile d'en parler. «Lorsque j'arrive le matin pour tracter sur les marchés, mes adversaires politiques m'attaquent sur la Mnef, sur Cambadelis. Et tout ce que je peux dire, c'est que je suis d'accord avec eux», regrette Arnaud Champremier, thésard de 28 ans encarté à Paris. «Ce qui me choque finalement, c'est que des socialistes puissent avoir autant de contacts