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Libération

Chirac et jospin: la bataille des voeux.Les deux hommes rivalisent pour s'approprier la rentrée.

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publié le 3 janvier 2000 à 22h11

Sans être à la colle, ils se collent. Paradoxalement, en ce début

d'année 2000, Jacques Chirac et Lionel Jospin n'ont rien trouvé de mieux pour exister. Vendredi soir, lors de ses voeux télévisés à la nation, le président de la République a fait l'éloge de l'Etat et des services publics mieux qu'un socialiste. «C'est un bon symbole qu'ensemble les autorités publiques françaises se sentent solidaires», a clamé de son côté, mardi, avant de se rendre à l'Elysée, Lionel Jospin. Une courtoisie qui tient d'abord à la tempête, à la marée noire, et la symbolique du passage au nouveau millénaire. Personne n'est dupe: pour les deux camps, ce brusque rapprochement n'est qu'une façon d'occuper le terrain de l'autre.

L'année dernière, le chef de l'Etat avait truffé sa prestation du 31 janvier de piques au Premier ministre. Il avait profité des difficultés rencontrées alors par le gouvernement: cafouillage sur le Pacs et sur l'audiovisuel, répercussions de la crise asiatique sur l'économie française, polémique sur la sécurité et la délinquance des mineurs. Il s'était préoccupé du chômage, qui «n'a pas diminué comme nous l'aurions souhaité», et réclamé des baisses d'impôts. Cette fois, le décor n'est plus le même. Retrouvant l'euphorie de la fin des années 80, la croissance atteint un rythme annuel de 4,4%. Les créations d'emploi s'accélèrent. Et le contexte politique semble favorable à Lionel Jospin. Du coup, le texte des voeux ne comporte pas une seule attaque contre les socialistes. Au p