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Libération

Marée noire: enquête dans le brouillard.

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Derrière le naufrage de l'«Erika», un écheveau de sociétés.
publié le 3 janvier 2000 à 22h11

Au point mort pour le moment ­ le temps des quelques jours de vacances du juge d'instruction ­, l'enquête judiciaire ouverte sur le naufrage de l'Erika promet d'être une longue et difficile balade planétaire pour la juge parisienne saisie du dossier, Dominique de Talancé. Démarrée le 15 décembre par un réquisitoire introductif pour «mise en danger d'autrui», elle a conduit au placement en détention, l'espace de quelques jours, du capitaine Krun Mathur, un officier de la marine marchande indienne, et à sa mise en examen. Facilités fiscales. Mais le réquisitoire introductif du parquet vise aussi toutes «autres personnes morales» et des délits spécifiques qui concernent la pollution marine. Potentiellement, l'ensemble des intervenants dans ce transport de fioul, y compris TotalFina, pourraient être concernés si leur responsabilité venait à être mise en lumière. En théorie.

Car l'instruction prendra probablement des années. Les contrats d'affrètement maritime sont souvent d'une grande complexité: celui qui devait permettre de transporter du fioul de Total de Dunkerque jusqu'en Italie n'échappe pas à la règle. L'on sait déjà que le propriétaire est une société installée à Malte, Tevere Shipping, ce qui permet de profiter des facilités fiscales qu'offre le pavillon maltais; que derrière cette société se dissimule le propriétaire italien du navire, la famille Savarese, installée à Naples, des armateurs qui possèdent une dizaine de navires; l'on sait encore que l'affrètement a en par