C'est ce qui s'appelle une belle opération de communication. En
plein marathon des voeux, qui place Jacques Chirac en orateur vedette de la République, Lionel Jospin a trouvé une astuce imprévue pour lui disputer le rôle. Hier en fin d'après-midi, il a annoncé la nomination d'une jeune femme inconnue du grand public, Florence Parly, au poste de secrétaire d'Etat au Budget. Un simple ajustement technique devenu, en cette rentrée où la cohabitation tourne à la rivalité de tous les instants, un véritable message politique à destination de l'opinion et du chef de l'Etat.
Depuis deux mois, Lionel Jospin savait qu'il lui faudrait trouver un remplaçant à son secrétaire d'Etat au Budget, Christian Sautter, nommé ministre de l'Economie après la démission de Dominique Strauss-Kahn. Comme en juillet, après le départ de Bernard Kouchner du secrétariat à la Santé, le Premier ministre avait choisi de se donner du temps avant de tirer un trait définitif sur l'ère Strauss-Kahn. «Ce ne sera pas avant fin janvier», expliquait Matignon. Le mouvement a été précipité.
Le choix «moderne». Dans la nomination de Florence Parly, tout a été soupesé. Le choix de l'élue, d'abord. Il s'agit d'une femme, jeune et connaissant parfaitement la matière budgétaire (lire ci-contre). Alors que les deux têtes de l'exécutif n'ont que le mot «modernité» à la bouche, cela n'est pas un hasard. Le symbole jouera d'autant plus que, dès février, l'Assemblée nationale examinera le projet de loi instituant la parité aux sc