Pendant les voeux, le duel des cohabitants continue. Rituel bien
huilé, les cérémonies ont débuté, hier, avec le salut au drapeau dans la cour d'honneur du palais présidentiel. Pendant que Jacques Chirac passait en revue un détachement de la garde républicaine, Lionel Jospin se retrouvait avec tous ses ministres au ministère de l'Intérieur pour partager les croissants offerts par Jean-Pierre Chevènement. Le Premier ministre a fait le point sur les cataclysmes en tout genre et terminé sur une note optimiste avec les chiffres du chômage. Juste pour se mettre en jambes. Puis toute la troupe s'est rendue à pied à l'Elysée. Lionel Jospin a juste eu le temps de dire «nous vivons les rites républicains avec beaucoup de plaisir», avant de présenter ses «voeux les plus chaleureux» au chef de l'Etat, qui en a fait de même.
Après les politesses, les toasts. En ces temps de cohabitation, Lionel Jospin a en profité pour s'envoyer des fleurs. Manière de montrer que le gouvernement met les mains dans le cambouis, il s'est félicité que l'Etat ait «assumé ses responsabilités» après la double tempête et la marée noire. Grande première, Matignon a aussitôt rendu public ce discours ponctué de petites phrases visant à empêcher le président de la République de s'arroger le beau rôle. Dans la foulée des intempéries, ce dernier n'avait-il pas évoqué, dans ses voeux du 31 décembre, «la France blessée», «rassemblée et fraternelle» et ces Français qui «ont toujours su faire parler leur coeur». Hier, Li