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Libération

Ginka a été tuée pour son sac à main

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Arrestation discrète du meurtrier présumé de la jeune prostituée bulgare.
publié le 5 janvier 2000 à 22h09

Ginka, 19 ans, tout juste débarquée de Bulgarie sur les trottoirs de Paris, a été tuée le 22 novembre de 23 coups de couteau, sur un matelas souillé, derrière une palissade, à côté d'une déchetterie. La fille de l'Est qui tapinait à l'angle du boulevard MacDonald et de la rue de la Clôture (XIXe) a fini là, entre le périphérique et la voie ferrée. Chérif, 20 ans, un petit «zonard» du quartier qui habite à moitié chez sa mère, à moitié ailleurs, a été arrêté dans la nuit du 16 au 17 décembre en train d'essayer d'ouvrir une voiture. Les gardiens de la paix tournaient dans l'arrondissement, avec ordre de contacter la brigade criminelle au sujet de «tout type au comportement bizarre qui rôde dans le secteur des putes et possède un couteau». Justement, ce «traîne-lattes» a une lame dans la poche et «l'air mal à l'aise». Du commissariat du XIXe, Chérif se retrouve au 36, quai des Orfèvres et avoue à sa façon le meurtre de Ginka: il l'a cherchée pour lui voler son sac à main, elle s'est rebiffée, ils se sont bagarrés, il l'a poignardée. Il n'explique pas bien comment il a attiré Ginka sur le matelas dehors. D'ordinaire, les passes de 200 à 700 F se font plutôt à l'abri dans la voiture du client, sur les places de parking désertes, selon trois autres immigrées de l'Est. Comme elles, Ginka, la dernière arrivée, au mois d'octobre, n'a pas d'adresse en France et change tout le temps d'hôtel. Chérif s'est-il présenté à Ginka comme un client sans voiture, pour aller sur la paillasse? Ou