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Libération

Retraites en février, loi sur les régulations économiques en mars. Jospin relance le moteur en deux temps.

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publié le 5 janvier 2000 à 22h09

Un second souffle, ça se ménage. Coureur de fond expérimenté, Lionel

Jospin prend soin de rythmer en cadence les deux dossiers phares de la nouvelle étape de sa législature: la réforme des retraites, d'une part; le projet de loi sur les régulations économiques, d'autre part. Ce programme, dévoilé fin septembre lors des journées parlementaires de Strasbourg, servait au mieux son ambition. Le dossier retraite, d'intérêt national, posait l'homme d'Etat; la loi sur les régulations, dont l'ambition est de modifier les règles du jeu capitaliste au profit des salariés, collait au dirigeant socialiste. Au passage, le Premier ministre échappait aux critiques d'«immobilisme» distillées par l'Elysée.

Entretien houleux. Lionel Jospin a gagné un temps précieux. Mais il lui appartient aujourd'hui d'ouvrir simultanément deux chantiers de poids. Il s'y applique, fidèle à une méthode désormais bien rodée, faite de dialogue et de rapports parlementaires plus ou moins télécommandés. Sur le front des retraites, d'abord. Echaudé par l'explosion de colère qui avait suivi la publication du rapport Charpin en avril, Matignon a changé son angle d'attaque. Mi-décembre, l'entourage du Premier ministre a lancé une nouvelle vague de consultation des syndicats. Elle s'est achevée hier sur un entretien houleux avec le représentant du Medef, Denis Kessler. Lequel a, sur le perron de l'hôtel Matignon, qualifié d'«irréaliste et d'irresponsable» le rapport sur les retraites concocté par l'ancien ministre René