Jacques Chirac est coincé. Après avoir voulu la réforme du Conseil
supérieur de la justice, approuvé les orientations du projet de loi Guigou, le chef de l'Etat doit faire face, à moins de trois semaines de la convocation du Parlement en congrès à Versailles, au refus des députés et sénateurs RPR, UDF et DL de voter ce texte, alors qu'une majorité des trois cinquièmes est requise.
Incapable de forcer la main à une droite dont l'objectif est de s'opposer au gouvernement, le président de la République cherche à tirer son épingle du jeu pour mieux faire porter à Lionel Jospin le mistigri de l'échec.
Hier, recevant les voeux des corps constitués, Jacques Chirac a remarqué: «La modification constitutionnelle relative au CSM a été votée par les deux assemblées. Mais sur les textes législatifs qui en sont l'accompagnement nécessaire, des opinions divergentes subsistent tenant à certaines des dispositions envisagées et à la nature des engagements pris par le gouvernement. Il ne faut pas s'étonner de cette situation. Il ne faut pas la déplorer. c'est le jeu normal de la démocratie.» Ce constat dressé, il a ajouté: «Pour ma part, fidèle à mes objectifs, j'ai pris mes responsabilités ["]. J'ai convoqué le Congrès à une date suffisamment éloignée afin de laisser aux points de vue opposés le temps de se rapprocher. Je souhaite que le dialogue engagé par le gouvernement avec les parlementaires ["] se poursuive et s'intensifie. Il est encore temps pour qu'à certaines questions posées, des ré