Au RPF, au moins, il n'y a pas de gêne. Les comptes se règlent au
grand jour. A coups de gueule, voire à coups de boule. Un mois après sa création, le Rassemblement pour la France de Charles Pasqua et Philippe de Villiers a réussi à faire ce que le FN avait évité pendant quinze ans: étaler ses conflits internes. Un exploit. Après des semaines d'insultes publiques, son bureau national se réunit aujourd'hui pour régler son linge sale. En famille, cette fois. Il va tenter d'éviter l'explosion et, si possible, le ridicule, en essayant de calmer ses fortes têtes. Les quinze membres du BN devront statuer sur la sanction de l'ancien préfet du Var Jean-Charles Marchiani, relevé de ses fonctions de coordinateur régional pour avoir joué des biscotos lors d'une réunion publique à Sète avant Noël.
Au départ, il y a une histoire de ligne politique. Le RPF paie le prix d'un positionnement politique ambigu destiné à ratisser au plus large. Depuis le bon score du tandem Pasqua-Villiers aux européennes de juin (13%), les partisans d'un ancrage résolument à droite et ceux favorables à l'union des souverainistes de droite et de gauche s'affrontent. Parmi les premiers, les villiéristes et Marchiani; chez les seconds, des proches de Pasqua comme le député européen William Abitbol ou Jean-Christophe Comor. Ce dernier a donné raison aux seconds en présentant l'ancien syndicaliste de gauche Jean-Louis Arajol à la législative partielle de Paris en novembre.
Au RPF, il y a aussi des personnalités. Du c