Trois semaines après le naufrage de l'Erika, le patron de TotalFina a battu sa coulpe, hier, en présentant les mesures prises par son groupe pour lutter contre la pollution engendrée par l'arrivée de son fioul lourd sur les plages du littoral atlantique. «C'est vrai que, dans les premiers jours, nous n'avons pas pris la mesure de l'ampleur de la catastrophe. On pensait que la majorité du produit se disperserait et qu'un minimum arriverait dans un endroit très localisé», a-t-il concédé lors de sa première conférence de presse depuis le naufrage, le 12 décembre, du pétrolier qu'il avait affrété. «Cela a été un réveil très douloureux le jour de Noël. On a tous été pris par surprise et cela a donné l'impression que l'on se désintéressait du problème...»
Au pilori. Montré du doigt par l'opinion publique, cloué au pilori par les Verts, qui ont appelé au boycott de sa marque, critiqué par Lionel Jospin, Thierry Desmarest (que le Canard enchaîné a vite baptisé «Desmarest noire») a bien été contraint de s'intéresser au problème. Et ce que certains de ses conseillers lui ressassaient depuis la mi-décembre a fini par s'imposer à lui: s'il se refusait à endosser la responsabilité juridique du drame (rejetée sur l'armateur), il ne pouvait pas se soustraire à la responsabilité morale. Il devait s'excuser. Et payer.
C'est ce qu'il s'est engagé à faire hier en annonçant une batterie de moyens pour nettoyer les côtes et récupérer le reste de la cargaison de l'Erika (les deux t