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Libération

Chirac refait le coup du social. Il tente de doubler Jospin en renouant avec la vieille idée gaulliste de la participation d'entreprise.

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publié le 7 janvier 2000 à 22h06

Présent? Toujours. Jacques Chirac a le sens de l'opportunité. Il

dispute chaque pouce de terrain à Lionel Jospin. Que ce soit sur le front des cataclysmes ou la réforme de la justice. Hier encore, à l'occasion des voeux des «forces vives» ­ représentants des entreprises, syndicats et associations ­, le chef de l'Etat s'est permis de coiffer le Premier ministre dans le domaine du dialogue social. S'engouffrant dans la brèche ouverte par le Medef qui a lancé en novembre le débat avec les syndicats sur la «refondation du système social», le Président s'est dit ouvert à une révision constitutionnelle modifiant les règles en la matière. Et pour mieux doubler le Premier ministre qui, sous l'impulsion du premier secrétaire du PS François Hollande, prépare un texte sur l'épargne salariale, le chef de l'Etat s'est fait le chantre de la participation, refrain gaulliste élevé au rang d'une «des grandes ambitions de l'an 2000 pour créer une économie plus solide et plus solidaire».

Modernité. Après le volet «réduction de la fracture sociale» de la campagne présidentielle de 1995, Jacques Chirac ouvre celui de la «démocratie sociale» pour mieux préparer la «reconquête». Tirant les leçons de la loi sur les 35 heures, il a remarqué, pour mieux prendre ses distances avec Lionel Jospin, que, «dans plusieurs pays d'Europe, la pratique contractuelle donne lieu à un véritable pacte social. C'est la modernité. Il n'y a pas de raison que la France n'y parvienne pas». A l'inverse, il a accusé le chef