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Libération

GRAND ANGLE. Les cerveaux ont-ils la ligne?

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Du fervent à l'opposant, profils de quatre intellectuels français face au réseau.
publié le 7 janvier 2000 à 22h06

PIERRE LEVY, l'intelligence collective

Pierre Lévy, philosophe, fer de lance des «arbres de connaissance», théorie selon laquelle les compétences de chacun, mises en commun, fabriquent de l'intelligence collective, estime que le «mouvement social de la cyberculture» crée une mutation majeure, une «nouvelle forme de démocratie et d'égalité sociale». Et la révolution numérique devient la «concrétisation technique des idéaux révolutionnaires».

La Cyberculture, éd. Odile Jacob, 1998.

JACQUES ATTALI, le nomade ludique Il voit l'Internet comme «un septième continent virtuel», où les Etats enracinés dans un territoire physique n'auraient plus leur place. Et où les «forces du marché» lutteront en permanence contre «ce que les réseaux ont de subversif, de libertaire, c'est-à-dire la création de solidarités, de rencontres». L'ex-sherpa de Mitterrand pressent un monde de «nomadisme» à la fois géographique et «virtuel». Ses visions de futurologue bavard lui laissent du temps pour expérimenter tous azimuts. Avec, notamment, la création de Planet Bank qui développe sur le Web le «microcrédit» pour les pays du tiers monde.

Dictionnaire du XXIe siècle, éd. Fayard, 1998.

DOMINIQUE WOLTON, le nostalgique de télé C'est le bougon. Très critique vis-à-vis de l'Internet, le chercheur en sciences de la communication estime que «plus il y a d'informations, plus on a besoin d'intermédiaires (journalistes, documentalistes, etc.) qui filtrent, organisent, hiérarchisent». Selon lui, le véritable enjeu de la