On croyait que la dissolution de l'Assemblée nationale d'avril 1997
avait été une tentative ratée pour donner une nouvelle crédibilité à un gouvernement Juppé à bout de souffle. Naïveté. En réalité, si Jacques Chirac a choisi de procéder à des élections législatives anticipées qui ont porté Lionel Jospin au pouvoir, c'est" au nom de «l'intérêt général» en général et de l'euro en particulier. C'est du moins ce qu'a expliqué le président de la République vendredi, lors des voeux à la presse qui ont clos la semaine de présentation des voeux à l'Elysée. Une relecture de l'Histoire qui, pour un peu, placerait le chef de l'Etat en victime sacrificielle de la construction européenne.
Autoportrait. Cette confession a commencé par un petit autoportrait tout en grandeur d'âme. «Dans nos institutions, le président de la République incarne l'intérêt général et c'est ce qui, depuis le premier jour de ma prise de fonctions, n'a cessé de me guider», a déclaré Jacques Chirac. «Je continuerai toujours, demain comme hier, à privilégier l'idée que je me fais de l'intérêt général», a-t-il précisé, ajoutant qu'à ses yeux, «la politique, c'est moins que jamais les arrière-pensées, les querelles stériles, la rumeur, l'éphémère». Ping-pong. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre sa partie de ping-pong médiatique avec Lionel Jospin: jeudi, ce dernier s'est rendu sur des sites touchés par la tempête en Dordogne; ce samedi, le chef de l'Etat fera de même en Corrèze.
Une fois ces postulats posés, le