Lui: «Le film s'appelle Suspicion"» Elle: «Ouais.» Lui: «" Et
qu'est-ce que vous y parlez bien anglais!» Elle: «Ouais.» Lui: «Dans le film, il y a cette notion de quatrième dimension, et on ne sait pas trop si on est dans le présent, le passé, le futur"» «Ouais.» Lui: «Hé! Faut rester là, Charlotte! Faut pas se lever et partir!» «Ouais.» Lui, à nous: «Bon. J'vais vous expliquer ce que Charlotte Gainsbourg aurait dû faire pour la promotion de son nouveau film!» Et Nagui, déstabilisé par la timidité de sa jolie invitée, se met, vendredi soir dans Nulle part ailleurs, à faire le clown pour deux. Ce n'est pas que la fille Gainsbourg ne veuille pas, mais elle en est visiblement incapable: trop délicate pour le numéro qu'elle doit jouer devant le parterre. Alors elle sourit, délicatement, et répond «ouais», voire «ouais, ouais», à tout ce qu'on lui demande. Mais Nagui a un programme, et, dans ce programme, il y a une surprise. Il a appris que Charlotte jouait du piano chez elle. Au son de l'orchestre, un grand rideau se lève et un piano à queue surgit sous les applaudissements. «Allez, Charlotte!» dit Nagui. L'actrice porte la main à la bouche et, stupéfaite, murmure: «Jamais de la vie je peux jouer!» Nagui comprend que son otarie du jour, même avec beaucoup de sardines, ne fera pas son numéro, ne jouera pas même une note. Mais ce fichu piano est là; la machine est en route, et l'animateur ne peut abandonner son idée: il sait qu'il a tort, mais c'est plus fort que lui. Il aurait vo