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Libération

Henri Emmanuelli: un mitterrandien sur le retour.Il avait dû abandonner ses fonctions pendant deux ans après sa condamnation dans l'affaire Urba.

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publié le 10 janvier 2000 à 22h04

Mugron envoyé spécial

Retour vers le futur. Henri Emmanuelli revient et c'est comme un parfum du socialisme d'antan, celui d'avant la «modernité» jospiniste, qui se met à flotter de nouveau. Samedi soir, l'ancien premier secrétaire du PS ­ parti à la reconquête de ses mandats de conseiller général et de député de la deuxième circonscription des Landes, lors de deux scrutins qui auront lieu le 30 janvier ­ tient son premier meeting, au marché couvert de Mugron (Landes). En prélude au banquet républicain de 1 400 couverts, ses trois «remplaçants de luxe», Christian Pontarasse au conseil général, Robert Cabé à la tête du département et Joël Goyheneix à l'Assemblée nationale, se font hara-kiri dans l'allégresse, pour «rendre à Henri les fonctions dont il n'aurait jamais dû être privé». Garbure et noix de veau avalées, «Henri» leur succède à la tribune au rythme des bandas. Dépourvu de ses droits civiques, et silencieux pendant deux ans à la suite de sa condamnation dans l'affaire Urba, il démontre une heure durant qu'il n'a rien perdu de sa liberté de ton.

Corrosif. Certes, Emmanuelli commence par faire profil bas. Il a mesuré que «la fidélité, comme l'oxygène, se raréfie à mesure que l'on monte», mais assure ne pas vouloir «remuer de la rancune ["] Avoir de la bile dans la bouche brûle votre propre bouche mais ne fait pas grand tort à ceux qui ont suscité votre rancoeur!». Devant le patron du PS, François Hollande, et le ministre de l'Agriculture, Jean Glavany, venu de ses Hautes