Mugron envoyé spécial
Retour vers le futur. Henri Emmanuelli revient et c'est comme un parfum du socialisme d'antan, celui d'avant la «modernité» jospiniste, qui se met à flotter de nouveau. Samedi soir, l'ancien premier secrétaire du PS parti à la reconquête de ses mandats de conseiller général et de député de la deuxième circonscription des Landes, lors de deux scrutins qui auront lieu le 30 janvier tient son premier meeting, au marché couvert de Mugron (Landes). En prélude au banquet républicain de 1 400 couverts, ses trois «remplaçants de luxe», Christian Pontarasse au conseil général, Robert Cabé à la tête du département et Joël Goyheneix à l'Assemblée nationale, se font hara-kiri dans l'allégresse, pour «rendre à Henri les fonctions dont il n'aurait jamais dû être privé». Garbure et noix de veau avalées, «Henri» leur succède à la tribune au rythme des bandas. Dépourvu de ses droits civiques, et silencieux pendant deux ans à la suite de sa condamnation dans l'affaire Urba, il démontre une heure durant qu'il n'a rien perdu de sa liberté de ton.
Corrosif. Certes, Emmanuelli commence par faire profil bas. Il a mesuré que «la fidélité, comme l'oxygène, se raréfie à mesure que l'on monte», mais assure ne pas vouloir «remuer de la rancune ["] Avoir de la bile dans la bouche brûle votre propre bouche mais ne fait pas grand tort à ceux qui ont suscité votre rancoeur!». Devant le patron du PS, François Hollande, et le ministre de l'Agriculture, Jean Glavany, venu de ses Hautes