Le millénaire nouveau va-t-il marquer le retour en forme de
l'opposition? Pour le moment, les siècles passent et la droite reste divisée et incontrôlée. Même le chef de l'Etat n'arrive pas à se faire entendre d'elle. La victoire de Michèle Alliot-Marie à la présidence du RPR contre le candidat officiel de l'Elysée Jean-Paul Delevoye est symbolique de ce dialogue de sourds. Depuis, Jacques Chirac fait avec. Il s'est empressé de recevoir à bras ouverts la députée-maire de Saint-Jean-de-Luz sans pour autant la convaincre de s'aligner sur ses vues. Surveillée par les éléphants du mouvement gaulliste, la nouvelle patronne n'a cure de la cohabitation. Et cherche avant tout à s'imposer. Au RPR comme à droite.
Opposition frontale. Du coup, elle campe sur une stratégie d'opposition frontale au gouvernement, plus petit dénominateur commun à l'UDF ou à DL. Quand, mercredi, le chef de l'Etat avance l'idée d'une «éthique de la solidarité», elle dénonce «les effets pervers» de la couverture maladie universelle, pourtant proposée par Jacques Chirac en 1995 avant d'être mise en musique par le gouvernement. Idem pour la parité. Sans oublier la réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dont la ratification, le 24 janvier, risque de se transformer en grand défouloir. Chirac, qui n'entend pas voir la gauche s'emparer de tous les thèmes modernistes, s'y accroche. A deux semaines de la convocation du Parlement en congrès, il feint de croire que «le dialogue peut encore aboutir». Sau