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Libération

Pour les voeux, Julien Dray joue la montre.Revenant sur son achat à 250 000 F, le député choisit l'autodérision.

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publié le 10 janvier 2000 à 22h04

L'humour, toujours l'humour! C'est l'antidote que Julien Dray a

trouvé pour oublier ses soucis judiciaires. Dans sa carte de voeux, le député socialiste de l'Essonne se met à l'heure du troc. «Urgent. Echange montre de collection. Motif: trop de complications. Contact: Julien D. Essonne.» Suit un post-scriptum justifiant l'envoi: «Bonne année.» Plus sobre que la charge anti- «bien-pensants» de Jean-Pierre Chevènement (lire Libération du 3 janvier), la carte du chef de file de la Gauche socialiste est titrée: «La vie politique est parfois une course contre la montre"» Sa vie politique à lui s'est compliquée depuis que le parquet de Paris a déclenché il y a neuf mois une enquête préliminaire sur les conditions dans lesquelles il a acheté une montre 250 000 F. Passionné de tocantes qu'il collectionne depuis son adolescence, Julien Dray en a acheté une en 1997 à une société installée place Vendôme, à Paris. Dotée d'un mécanisme de haute précision, la bien nommée est dite «à complication». Là où ça devient complexe pour Dray, c'est qu'il est accusé de l'avoir payée par fractionnement, soit 150 000 F en liquide et 100 000 F par carte bancaire. Un double mode de paiement jugé irrégulier au nom de la lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment d'argent.

Pour sa défense, le député socialiste, entendu par les policiers de la brigade financière, a plaidé le caractère flou de la loi et la bonne foi. Il y ajoute désormais l'autodérision. Et choisit la petite annonce pour faire aval