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Libération

Modernisation de la vie publique. Cumul des mandats, réforme de la justice, parité. L'exemplarité comme arme antidroite.

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publié le 12 janvier 2000 à 21h55

Parmi les fronts ouverts par Lionel Jospin avec la droite, la

modernisation de la vie publique reste centrale. Cumul des mandats, réforme de la justice, parité sont autant de combats qui ont permis au gouvernement de marquer des points contre l'opposition. Le Premier ministre vient d'apporter une nouvelle preuve de l'importance qu'il attache à ce théâtre d'opérations: il a annoncé hier qu'il avait décidé de maintenir la règle de non-cumul pour ses ministres. Ce faisant, il consent à un sacrifice peut-être plus douloureux qu'on ne le croit pour lui.

Pas une promesse de campagne. Il y a trois semaines, dans l'avion qui le ramenait de Tokyo, le Premier ministre réfléchissait à haute voix: allait-il maintenir après les élections municipales de 2001 l'interdiction qu'il avait posé à ses ministres en juin 1997 de continuer à être maire de leur commune? L'idée d'être tenu ad vitam eternam par cette règle semblait l'agacer: «Je suis un homme politique. Je ne vais pas laisser décapiter mon gouvernement un an avant les législatives.» D'ailleurs, ajoutait-il, «c'est un engagement que j'avais pris par rapport à moi-même» et non une promesse de campagne. En outre, insistait-il, le sujet ne se présente pas de la même façon selon «que l'on arrive aux affaires» ou qu'on est au pouvoir depuis près de trois ans en ayant fait «la preuve qu'on est capable de gouverner individuellement et collectivement».

Les proches de Jospin ont peu apprécié ces spéculations faites à 10 000 mètres d'altitude. Fr