Comme c'est parti, l'on imagine ce que pourrait être le thème de
campagne de Jacques Chirac à la prochaine présidentielle, du genre: «Votez pour moi, pour m'éviter la correctionnelle.» Un exercice difficile.
La cour d'appel de Versailles a en effet créé la surprise hier. Elle a infirmé une ordonnance rendue le 15 avril 1999 par Patrick Desmure, le magistrat de Nanterre en charge de ce dossier depuis 1996. Le juge avait estimé qu'il était incompétent pour instruire sur les faits mettant en cause directement Jacques Chirac dans la gestion croisée des emplois fictifs RPR-mairie de Paris, quand il était maire de Paris et patron du RPR (jusqu'en 1995). Il s'en tenait à la lecture du Conseil constitutionnel, qui avait estimé que la responsabilité pénale du chef de l'Etat ne pouvait être mise en cause, pendant la durée de son mandat, que devant la Haute Cour. Le scénario qui devait se dérouler était donc le suivant: Alain Juppé, Michel Roussin, Jacques Boyon et les autres responsables de la mairie et/ou du RPR se voyaient renvoyés en correctionnelle, en l'absence de Jacques Chirac, qui échappait ainsi à toute poursuite et à tout jugement. L'ombre du commandeur planait sur tout le dossier, mais en arrière-scène. Il bénéficiait d'une immunité complète. Sauf à imaginer que quelques téméraires députés déclenchent la saisine de la Haute Cour.
Protégé. Mais la cour d'appel de Versailles n'est pas d'accord. En substance, voici ce que la cour dit: monsieur le juge, vous vous trompez. Vous êt