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Libération

De l'immaturité à la normalisation. Le parti paraît aujourd'hui plus politicien que la moyenne.

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publié le 13 janvier 2000 à 21h55

A quoi servent les Verts? La question est posée depuis l'impair et

manque de Dominique Voynet. A quoi bon une ministre de l'Environnement, a fortiori écologiste, si elle minimise les dégâts, si elle oppose désastre écologique sur les côtes françaises et catastrophe humanitaire au Venezuela? La question se pose d'autant plus qu'elle est ontologique. Pour l'heure, les Verts ne sont pas vécus par les Français comme une «troisième gauche», mais comme ceux qui sont au gouvernement pour l'environnement. En snobant la marée noire, Dominique Voynet est tombée dans un travers que l'opinion n'est guère encline ces dernières années à passer aux politiques: elle n'a pas rempli son contrat. A quoi servent les Verts? Au début de l'ère Jospin, ils avaient obtenu l'arrêt du surgénérateur Superphénix et de la construction du canal Rhin-Rhône, un début de fiscalité écologiste. Et depuis?

En juin, ils bombaient le torse, forts du score de Daniel Cohn-Bendit aux européennes, et réclamaient à hauts cris le titre de «deuxième composante de la majorité». Six mois plus tard, les Verts sont absents des plages mais toujours sur le ring à se chamailler, obnubilés par leurs querelles de personnes, préoccupés par leurs gains aux prochaines municipales, sans grand-chose à dire sur le reste, plus politiciens que la moyenne. Est-ce là une nouvelle façon de faire de la politique, le souffle d'air qu'ils prétendent apporter à la vie publique? Les Verts sont normalisés. Ils étaient immatures, les voilà fondus