Les élus corses ont retroussé leurs manches. Ils ont jusqu'en mars
pour établir les propositions de réforme sur l'avenir de l'île qu'ils ont promises au Premier ministre à l'issue de leur rencontre du 13 décembre à Matignon. Dès leur deuxième réunion, il y a une semaine, la question institutionnelle a été mise sur la table par José Rossi, le président de l'assemblée territoriale. Celui-ci souhaite «une réforme audacieuse» qui dote l'île «d'une organisation territoriale originale». Un nouveau statut qui serait soumis à la ratification de l'ensemble de la population par voie de référendum. Une procédure rendue d'autant plus nécessaire qu'un nombre important de transferts de compétences envisagés imposerait une révision de la Constitution. «Il faut inclure dans la Constitution un article de révision du statut de l'île», martèle José Rossi. Baggioni non invité. Mais sa position commence déjà à faire tousser. A droite comme à gauche, où certains dénoncent un processus à la calédonienne. Pas invité à participer à la première rencontre des élus, le président du conseil exécutif, le RPR Jean Baggioni, n'a pas manqué de rappeler à son «ami José Rossi» qu'il n'y avait aucune raison «de le négliger. Il ne faut pas oublier que, sur cette île, il y a un exécutif dont les propositions doivent être aussi prises en compte. Je me sens aussi autorisé et investi que quiconque pour faire des propositions et discuter. Si le problème des institutions de la Corse se pose, celui d'un nouveau statut