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Libération

Aubry bousculée, le patronat requinqué. Le Medef en position de force après la décision des Sages.

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publié le 15 janvier 2000 à 21h56

C'est sûr, au siège du principal syndicat patronal, on jubile. Après

les décisions rendues jeudi soir par le Conseil constitutionnel, qui a annulé quatre dispositions de la seconde loi Aubry sur la réduction négociée du temps de travail (lire ci-contre), le vrai gagnant, c'est le Medef (Mouvement des entreprises de France). Evidemment, comme le souligne avec insistance l'entourage de la ministre de l'Emploi, l'architecture générale du texte reste intacte. Les députés socialistes se sont empressés de voler au secours de Martine Aubry en minimisant la portée des modifications.

«Le coeur de la loi et ses principales orientations sont validés», expliquait dès jeudi soir le rapporteur du texte à l'Assemblée, Gaëtan Gorce: «Les réserves prononcées par le Conseil constitutionnel ne portent que sur des éléments mineurs et ne nécessiteront que des ajustements périphériques.» Elles «ne remettent pas en cause l'équilibre fondamental du texte et sa finalité», s'est réjoui vendredi le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault. Quant au député communiste de la Somme, Maxime Gremetz, il avait toutes les raisons d'être satisfait puisque, a-t-il rappelé, il avait «combattu l'idée qu'on puisse prélever 10% sur les heures supplémentaires que font les salariés pour les verser à un fonds d'exonération de cotisations patronales».

Retournement. Pourtant, comme dans une partie d'échecs, la perte d'une pièce peut traduire un renversement des positions tactiques. Et c'est bien ce