Menu
Libération
Critique

Après coup. Taxi 3.

Article réservé aux abonnés
publié le 17 janvier 2000 à 21h54

On se serait cru sur le Paris-Dakar, samedi, du côté de Châteauroux. Ou sur le tournage d'un nouvel avatar de Taxi. Ou encore, dans un reportage sur le dernier produit de Vandamme. Ce n'est pourtant que l'ouverture des JT de 20 heures, et il ne s'agit ni d'aventure sponsorisée, ni de fiction en promotion, mais de la mort d'une femme, Isabelle Peake, et des soupçons qui pèsent sur celui qui l'a peut-être jetée du train, Sid Ahmed Rezala: le procureur de Châteauroux et ses services reconstituent la fin de la victime. C'est un moment essentiel: il s'agit d'évaluer si la jeune femme a pu être poussée sur le ballast par un seul homme, ou s'il en a fallu plusieurs. Mais dans cette indispensable opération, l'«expert judiciaire» n'est pas n'importe qui: c'est Rémy Julienne, cascadeur professionnel bien connu du cinéma, de la télé, du sport, et naguère plombé par la mort de l'un de ses employés, suite à une erreur d'évaluation durant une cascade, sur le tournage de Taxi 2.

Qui dit Julienne dit évidemment caméras; et donc, «grand spectacle», comme ils disent. Sur le petit écran, la présence du maître-cascadeur transforme aussitôt l'acte de procédure en tournage d'exception, à gros budget: pour la télé, il est la «guest star» d'un épisode du feuilleton Ahmed Rezala; il couvre le chemin judiciaire de ses paillettes bricolo-musclées, et l'univers audiovisuel court-circuite soudain l'enquête. Il le fait avec l'aimable autorisation des juges: le procureur de Châteauroux a permis que les cam