Ils étaient pour, ils sont devenus contre. Le projet de loi
constitutionnelle relatif au Conseil supérieur de la magistrature (CSM)a de grandes chances d'être retoqué lundi prochain à Versailles par les députés et sénateurs réunis en Congrès. Pourtant, en juin 1998, 407 députés de droite comme de gauche (contre 47) avaient approuvé en première lecture le projet d'Elisabeth Guigou. En novembre de la même année, 274 sénateurs (contre 17) avaient fait de même. Quelques mois plus tard, plus rien n'est acquis. Car, de revirements en contradictions, l'immense majorité des députés de droite a décidé de voter contre une réforme lancée et souhaitée par Jacques Chirac. Demain et mercredi, les parlementaires UDF et RPR feront connaître leur décision. Revue des arguments des élus de l'opposition qui ont voté le projet le 3 juin 1998"
«Non lié». Il y a ceux qui, d'un geste, balaient le revirement. «Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, clame Bernard Schreiner (RPR, Bas-Rhin). Mais il y a, je le reconnais, un problème de cohérence.» «On peut voter non pour encourager à faire mieux», se justifie Jean-François Chossy (UDF, Loire). Même exercice chez Christian Kert (UDF, Bouches-du-Rhône): «Si je vote contre, c'est pour demander le report du Congrès;» «Je ne m'estime pas lié par ma conviction préalable», note François Loos (UDF, Bas-Rhin). D'autres avouent sans ambages leur retournement: «S'il y a un problème d'incohérence, il est dû à ma mauvaise connaissance du dossier», avoue Jean-Pau