Ah! Les confrères... Quand ils viennent débattre des grandeurs et misères de la profession de journaliste sur un plateau de télé, on finit presque toujours par se dire qu'ils auraient mieux fait de rester chez eux. Ou qu'on aurait mieux fait, à l'heure où ils s'affrontent, de sortir de chez soi. Leurs débats sont confus, biaisés, narcissiques, frémissant de sous-entendus. Ils parlent entre eux, ne parlent qu'à eux. Ils bavardent l'ego surmené de la profession. Dimanche, dans Ripostes (La Cinquième), la question est de savoir s'il est interdit, permis, souhaitable, indispensable, d'enquêter sur la vie privée des hommes publics. Débat d'une grande mauvaise foi: ce sont ces hommes publics qui, le plus souvent, sont les premiers à mélanger allégrement, et à leur profit, vie publique et vie privée. A se montrer en sainte (et parfois fausse) famille dans les magazines ou à la télé. A donner des postes à un frère, une femme, un cousin. A franchir en permanence la ligne de démarcation avec du cochon dans la besace, pour trafiquer leur pouvoir d'élus au marché noir. Sophie Coignard, coauteur de l'Omerta française, veut donc de la transparence, même si son livre en manque: il mélange, agglomère tout, les perles et la verroterie. Mazarine, Poivre d'Arvor, Dumas et Claude Chirac. Il en émane un parfum dégénéré, bon marché, des Nouveaux Chiens de garde, best-seller de Serge Halimi. Face à elle, Patrick Poivre d'Arvor et Eric Zemmour, auteurs des Rats de garde, réplique-minute opportunist
Après coup. Mondanités.
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par Philippe Lançon
publié le 18 janvier 2000 à 21h53
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