Chez les socialistes des Bouches-du-Rhône, les chefs changent, les
pratiques demeurent. Certes, un tandem composé du président du conseil général, le jospiniste Jean-Noël Guérini, et du patron de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Michel Vauzelle, a succédé en novembre au fabiusien François Bernardini qui s'est «mis en retrait» pour cause de mise en examen dans l'affaire de la Mnef. Mais le clientélisme et le gonflement artificiel des effectifs des sections sont indémodables. Venue à Marseille le 8 janvier vérifier le nombre d'adhérents, la mission de la direction nationale du PS est rentrée à Paris avec un listing comportant 11 000 noms, contre 7 500 il y a douze mois.
«Au total, la réalité doit se situer aux alentours de 5 000 ou 5 500 militants», commente François Rebsamen, secrétaire national chargé des fédérations, à la tête de la délégation parisienne. Il assure vouloir faire le ménage «jusqu'au bout». La tâche est rude, car, à l'approche de la désignation des candidats aux municipales, c'est tout le département qui succombe à l'épidémie (ce sont les militants qui désignent les futurs candidats). La section de Berre est, par exemple, passée de 70 à 550 adhérents en un an, celle des Pennes-Mirabeau de 10 à 212, celle de Jean-Noël Guérini, dans le troisième secteur de Marseille, a explosé de 55 à 548 cartes, tandis que son frère faisait grimper plus discrètement les effectifs du second secteur voisin de 485 à 605 adhérents" Ces générations fleurissent spontanémen