Aujourd'hui à 15 heures, après deux mois de suspense savamment
entretenu, Ernest-Antoine Seillière dira si le Medef (Mouvement des entreprises de France) quitte ou non les organismes de protection sociale que gèrent conjointement organisations patronales et syndicats de salariés. Le président du Medef avait annoncé le 15 novembre 1999 que l'assemblée générale de son mouvement (1) aurait à se prononcer sur un retrait des administrateurs patronaux pour protester contre l'ingérence croissante de l'Etat dans le social. Et notamment la volonté, qui était alors celle du gouvernement, de faire contribuer l'assurance chômage (Unedic) et l'assurance maladie (Cnam) au financement des 35 heures.
Pour préparer cette assemblée générale, un document de 26 pages a été envoyé à toutes les fédérations et «Medef territoriaux», dont chaque chapitre est assorti de questions précises. L'une d'elles (page 14) est sans ambiguïté: «Compte tenu de l'intervention croissante de l'Etat dans le fonctionnement des régimes sociaux, le Medef doit-il mettre ou non un terme à sa participation dans l'ensemble des organismes paritaires de protection sociale?» Si les délégués répondent majoritairement oui à cette question, le Medef devrait mettre fin au paritarisme et obliger l'Etat et les syndicats à trouver un autre mode de gestion de la Sécurité sociale. Pour garantir que ce sont bien «les entrepreneurs qui décideront», les dirigeants du Medef ont fait équiper la salle où doit se tenir l'assemblée générale de