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Libération
Analyse

L'Elysée tente de limiter la casse. Un «non» du Congrès aurait été un camouflet pour Chirac.

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publié le 19 janvier 2000 à 21h52

Attention surchauffe! Avec le débat sur la ratification du CSM, la

machine à claques tourne à plein régime. Et l'opposition chaque jour s'en prend plein la figure. D'abord, elle se déjuge en s'apprêtant à voter contre ce qu'elle avait adopté deux ans plus tôt; ensuite elle s'expose à apparaître contre l'indépendance de la justice, comme si elle craignait les instructions en cours concernant certains des siens; en sus, elle ridiculise le locataire de l'Elysée à l'origine de la réforme. Jacques Chirac, hier soir, a donc décidé de limiter la casse. Au moins pour ce qui le concerne. Premier président de la République à oser une dissolution et à se la prendre dans les mollets, peut-il aussi être le premier à convoquer un Congrès solennel à Versailles et à se le voir renvoyer dans les gencives par son propre camp? Cela fait beaucoup de coups pour un homme qui entend dans deux ans être candidat à sa succession. Et qui, pour ce, doit préserver un minimum de bilan. Le chef de l'Etat a donc tenté, hier soir, un repli stratégique. Comme illuminé par un Giscard qui avait flairé la bonne affaire médiatique et toute la journée d'hier plaidait pour le report du Congrès, il s'y est dit prêt, pour sortir du «blocage». Interrogé sur la réalité du «blocage», Lionel Jospin ne pourra que confirmer au Président, ce matin, que seule la gauche veut ratifier le texte. Le chef de l'Etat tirera alors les conclusions de la défection de ses amis. La droite tentera de convaincre que l'échec de l'affaire i