La méthode de l'épée de Damoclès ayant fait ses preuves depuis deux
mois, pourquoi ne pas l'appliquer pendant un an de plus? C'est ce que se sont dit, hier, les 561 délégués du Medef (Mouvement des entreprises de France) réunis à Paris, qui ont décidé (à 98,8%) d'annoncer que les patrons étaient prêts à quitter la gestion paritaire des organismes de protection sociale. Mais dans un an, et seulement si la négociation avec les syndicats pour «"refonder le système social» français n'aboutit pas.
Un accord possible. Du chantage? Pas du tout, répond Ernest-Antoine Seillière, le président du Medef: «Nous dénonçons le paritarisme comme on dénonce une convention collective», en se donnant le temps de la renégocier. «Et quand nous disons au plus tard au 31 décembre de l'an 2000», ajoute le numéro deux de l'organisation patronale, Denis Kessler, «c'est parce qu'il est très possible que nous parvenions avant à un accord avec nos partenaires. Ou qu'on peut aussi arrêter avant si l'Etat veut une nouvelle fois empiéter sur la négociation».
En choisissant ainsi de remettre sur la table l'ensemble des règles du jeu, parce que, selon Denis Kessler, «il n'y a pas un organisme que l'on peut considérer comme fonctionnant à la satisfaction de tous», le Medef conforte la position qu'il a conquise ces dernières semaines. En novembre, l'organisation patronale avait réussi, avec le soutien des syndicats, à empêcher le gouvernement de mettre directement à contribution l'assurance chômage (Unedic) et l