Laurent Fabius déprime. «J'en ai marre, quand je parle, j'ai
toujours tort. C'est soit jamais assez, soit toujours trop"» Depuis plusieurs mois, nombre de ses proches ont entendu la complainte. Barré dans l'Hexagone, le président de l'Assemblée nationale s'est mis à songer à un exil doré, une haute fonction internationale digne de son rang pour lui redonner «de l'oxygène», comme dit un de ses amis. On l'a vu à Washington, dans l'espoir de succéder au Français Michel Camdessus, au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Laurent Fabius en a caressé l'idée, l'a testée, et cela s'est su. De quoi alimenter la rumeur. Jusqu'à ce que l'affolement de ses troupes ne le contraigne à démentir. Le président de l'Assemblée nationale l'a fait de façon insistante hier en présentant ses voeux à la presse. Pour mieux convaincre, il a égrené un programme copieux pour l'année parlementaire à venir. Hier, il a souhaité présider lui-même une commission d'enquête sur les maisons d'arrêt, après les révélations sur l'état de la prison de la Santé. «Honoré» des «hypothèses flatteuses» qui circulent à son sujet, il a répété qu'il allait «décevoir leurs auteurs» car il entend «[se] consacrer aux tâches» de l'Assemblée.
Partie de billard. Un peu plus tard, il concédait à propos du FMI: «J'y ai pensé" moins que d'autres qui y ont pensé pour moi.» Une formule qui résume bien la complexité de la partie de billard qui s'est déroulée. Car le FMI, le président de l'Assemblée nationa