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Libération

Réforme de la justice: Chirac veut y croire. Il demande à Jospin de fixer un nouveau calendrier.

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publié le 21 janvier 2000 à 21h47

Rennes, envoyé spécial.

Il ne devait rien dire. Il a préféré parler. Quarante-huit heures après avoir annulé la convocation du Congrès de Versailles et du même coup enterré le texte modifiant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Jacques Chirac a profité, hier, de l'audience solennelle de rentrée de la cour d'appel de Rennes ­ qui se tenait au Parlement de Bretagne pour la première fois depuis l'incendie de 1994 ­ pour affirmer sa «détermination à faire en sorte que cette réforme aboutisse». Grand apparat et sourire comme il se doit au lendemain d'un enterrement de première classe. Le chef de l'Etat a salué «madame la ministre» Elisabeth Guigou, qui a fait le déplacement sans crainte d'un boycott. Le procureur général a remercié le président de la République pour sa présence, signe de «l'intérêt» qu'il porte «en cette période de turbulence» à la justice. Le premier président de la cour d'appel a défendu la réforme du CSM, «projet qui ne pourra pas voir le jour». Regret suivi d'un souhait: «Il faut mieux affirmer l'absence de contrôle politique sur les magistrats», ainsi que d'énormes réserves sur le projet de loi sur la responsabilité des magistrats. Remake. Le contexte dressé, le chef de l'Etat a préféré sortir du silence. Difficile pour lui de faire autrement alors que, depuis deux jours, lui-même et ses amis politiques se voient accusés d'avoir fait capoter le projet de révision constitutionnelle. Dans cette brève intervention, remake de son communiqué de mard