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Libération

A Strasbourg, la politique du pire des trotskistes.

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Hostiles au compromis, ils ont refusé une motion favorable à la taxe Tobin sur les capitaux.
publié le 24 janvier 2000 à 21h45
(mis à jour le 24 janvier 2000 à 21h45)

Cafouillages de première catégorie ou véritable vote révolutionnaire? Les cinq élus d'extrême gauche au Parlement européen ont créé la surprise jeudi en s'abstenant ou en votant contre une résolution qui proposait d'étudier les conditions d'application d'une taxation sur les capitaux, dite taxe Tobin ­ du nom du prix Nobel d'économie 1981.

Le texte, élaboré à l'origine par l'intergroupe Attac à Strasbourg auquel participe Alain Krivine, le leader de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), a été repoussé par 229 voix contre 223. Les trois élus de Lutte ouvrière (LO) ont voté contre et Alain Krivine s'est abstenu. Ainsi qu'une bonne partie des travaillistes anglais qui avaient reçu un fax comminatoire de Tony Blair.

Côté LO, pour qui la taxe Tobin ne vise qu'à réguler le capitalisme, cette décision est sans surprise. En revanche, la position du porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire laisse pantois. Les militants de la LCR participent aux comités locaux d'Attac, l'association qui soutient la mise en place de cette taxe. Christophe Aguiton, membre du bureau politique de la Ligue, est membre fondateur d'Attac.

Alors pourquoi cette abstention qui renvoie aux calendes grecques la possibilité d'un débat sur la taxe Tobin au Parlement européen?

«Parce que le point qui demandait à la Commission d'établir un rapport sur la faisabilité d'une taxe sur les mouvements de capitaux spéculatifs figurait dans une résolution générale dont d'autres points étaient pour nous inacceptab