Un député de droite fait très lucidement ses comptes: «Si on vote
contre le Pacs on est antihomo. Si on vote contre la parité, on est antifemmes. Si on vote contre la réforme de la justice, on est antimagistrats" A force, on va passer pour de vrais ringards.» Résultat des courses: vive les femmes! Le projet de loi sur la parité se présente aujourd'hui en première lecture dans un hémicycle quasi consensuel. La gauche aura son symbole, mais pas les honneurs du combat. La droite votera, pour sauver ce qui reste de son vernis moderne.
Malaise. Heureusement, il y a Michèle Alliot-Marie pour raviver les couleurs du débat. Alors que presque tous les orateurs RPR devraient utiliser leur temps de parole en faveur du projet, la patronne des gaullistes ne prendra pas part au vote. Elle s'explique, minaude: «Moi aussi, je réclame plus de femmes dans les lieux de décision, mais c'est une affaire de volonté politique, pas celle de la loi. Je vous rappelle que la loi sur l'égalité des salaires a 25 ans et que les écarts entre hommes et femmes sont encore très forts.» La présidente ajoute: «Un certain nombre de ces messieurs se passeraient bien de ce texte, mais n'osent pas. Moi, j'ai la possibilité de le dire.» Effectivement. Mais MAM n'a pas frotté sa toute fraîche autorité au débat paritaire. Il y a une semaine, une réunion intergroupe UDF-RPR-DL sur la parité (qui comptait" un seul homme) se concluait en faveur du texte. «Même si ce texte c'est le service minimum, le pourboire», explique