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Libération

Des baisses d'impôts, à quel prix?

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publié le 26 janvier 2000 à 21h42

Les députés ont diversement apprécié le «programme pluriannuel des

finances publiques pour 2001-2003» présenté par le ministre de l'Economie, et sa toute nouvelle secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly. Selon ce document et sous réserve d'une croissance de 3% par an, le taux de prélèvements obligatoires serait ramené à 43,7% fin 2003 (contre 45,3% fin 1999), soit une baisse de 125 milliards de francs. «La baisse annoncée est consécutive à une hausse formidable de 420 milliards jusqu'à aujourd'hui, et tout ça est subordonné à la croissance», s'emporte François Goulard (DL). Jean-Louis Debré (RPR) renchérit: «Il aurait été souhaitable que cette baisse d'impôts soit le résultat d'une gestion rigoureuse de l'Etat et non pas l'utilisation de la croissance.» Même Laurent Fabius a émis des réserves: «Si la question des retraites n'était pas réglée, on aurait une espèce d'épée de Damoclès. On pourrait baisser les impôts pendant quelques années et ensuite il faudrait les réaugmenter.» De fait, le programme triennal table sur une hausse de 1,3% par an en volume des dépenses publiques, soit 0,3 point de plus que prévu. Responsable du dérapage: l'assurance maladie. «Nous devions tenir compte des tensions existantes dans certains établissements hospitaliers», a défendu hier Florence Parly. C'est admettre implicitement qu'on ne renversera pas la vapeur si facilement. «S'il y a le moindre retournement, si le taux de croissance passe à 2%, il n'y a plus de baisse d'impôt», a prévenu Ch