C'était prévu: les socialistes avaient décidé de s'opposer à la
proposition de loi du PCF visant à renforcer la législation contre les licenciements. Hier, ils l'ont repoussée, ne souhaitant pas entrer dans le détail de la discussion. Une mauvaise manière faite à l'allié communiste, mais aussi aux Verts et aux chevènementistes qui avaient épousé la cause de Maxime Gremetz, le rapporteur de la proposition de loi.
Dès le matin, avant la séance publique dans l'hémicycle, le député de la Somme avait poussé une gueulante devant ses collègues communistes. Sur le thème, «vous ne m'avez pas soutenu». «Je regrette que vous n'ayez pas élevé le ton plus tôt», assène Gremetz. Défection. Premier visé, Alain Bocquet, président du groupe PCF. Depuis le milieu de la semaine dernière, tout le monde sait que la proposition antilicenciements ne passera pas le cap de la discussion générale et qu'articles et amendements passeront à la trappe. Ce qui équivaut à un rejet du texte. Le gouvernement avait fait savoir qu'il ne souhaitait pas légiférer sur cette question (Libération d'hier). «Aujourd'hui, assure Gremetz en insistant sur le mot à l'issue des débats, je me suis sentis soutenu.» Les socialistes et Martine Aubry n'ont rien voulu entendre. Certes, a reconnu l'orateur PS, Gaétan Gorce, une législation est «nécessaire», mais ce n'est pas le moment. D'autant, arguë le député de la Nièvre, fidèle de la ministre de l'Emploi, qu'il n'y a pas eu de discussions au sein de la gauche: «Je suis certai