La parité a pris des forces à l'Assemblée nationale. Gauche et
droite (hormis l'apparentée UDF Christine Boutin) ont voté et durci le texte dans la nuit de mardi à mercredi, en y ajoutant quelques verrous que ne souhaitait pas forcément le gouvernement. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur en charge de la chose électorale, s'est levé plusieurs fois pour dire sa préférence pour «la souplesse», et son aversion du «tic-tac», appellation chevènementiste du «chabadabada» (un homme, une femme). Une fois même, le ministre de l'Intérieur a tenu à insister: «Je vous rappelle que la Constitution dit que la loi favorise et non pas impose la parité. Je répète que le gouvernement n'est pas favorable au principe de stricte alternance. Cet encadrement est juridiquement contestable et politiquement excessif.» Rien n'y a fait. Les présents, des convaincus (gauche et droite confondus) étaient décidés à faire plus que du symbolique. Et à garantir que la parité s'appliquera aux élus, et non aux seuls candidats.
Droite inquiète. Les députés ont donc voté le principe de listes «tic-tac» pour les élections européennes et sénatoriales (scrutins proportionnels à un tour), et la parité par groupe de six pour les régionales ainsi que pour les municipales et les élections à l'Assemblée de Corse (scrutins proportionnels à deux tours qui permettent des fusions de listes). Ils ont également retiré à Mayotte, majoritairement musulmane, le délai que lui accordait le gouvernement pour se mettre en