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Libération

Ils sont frais, mes voeux!. Drôles, naïfs, classiques"" Florilège des messages de bonne année des politiques.

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publié le 29 janvier 2000 à 21h35

Elle est arrivée, la carte de voeux de Lionel Jospin! En dernier.

Frôlant dangereusement la date limite de la bienséance. C'est que le choix du Premier ministre s'était porté sur une huile sur toile, entrelacs de fils colorés où était inscrit: «Tout est allumé.» Le truc plutôt joli qui tombe mal. Un peu comme si Matignon n'avait pas senti le souffle de la tempête, pas même remarqué que de nombreux villages s'éclairaient à la bougie et se chauffaient tant bien que mal. Du coup, l'équipe du chef du gouvernement a laissé passer un peu de temps pour envoyer ses politesses de début d'année. «Tout est rallumé», sourit-on chez le Premier ministre. De l'Elysée, on n'a rien reçu. Jean-Pierre Chevènement, avec son allégorie républicaine où Napoléon se frotte à Jeanne d'Arc en armure, avait, de toute façon, mis tous les autres hors concours.

Emprunt littéraire. Rares sont ceux qui, ne doutant de rien et surtout pas d'eux-mêmes, fournissent, tel le RPR Renaud Muselier, une photo d'eux en plein discours. Ou tel Michel Bulté, candidat malheureux à la présidence du RPR, qui se déguise en Le Pen bâillonné. Non, la période est plutôt au cache-misère. Il y a pour cela deux classiques: les enfants tout mignons qui regardent vers demain ou l'emprunt littéraire. François Léotard a choisi une carte grand format, parce qu'il voulait un long extrait de Saint-John Perse. Un texte qui raconte «le forgeron, le porteur d'eau ["] celui qui pense au corps de femme, celui qui rêve d'un poivron», bref, «tout