Il n'a pas attendu les 35 heures pour prendre son temps et profiter de la vie, celle qui commence après 18 heures. A 39 ans, Pascal, employé à France Télécom à Tours, travaille quatre jours par semaine depuis quinze ans. Aujourd'hui, il est rejoint par la cohorte des 35 heures, soit 2,6 millions de salariés au 5 janvier 2000 (1). Autant d'individus qui commencent à goûter à plus de temps libre, qui échafaudent un meilleur équilibre entre vie privée et contraintes professionnelles. Au début, disent les enquêtes, le temps libéré sert à s'occuper de soi et de ses proches. Ce n'est que dans un deuxième temps, après un certain apprentissage, que le temps est investi vers l'extérieur: associations de quartier, caritatives ou politiques ...
Avec sa semaine de quatre jours, Pascal est un peu un éclaireur. Le choix de travailler moins, il l'a fait à une époque où le temps partiel était encore une incongruité, et déjà l'apanage des femmes (2). «En 1984, nous n'étions que deux hommes à temps partiel dans mon service. Mon collègue voulait élever sa fille. Moi, j'avais envie de temps libre. Ne pas aller au travail tous les jours mais plutôt écouter de la musique, lire.»
A 24 ans, il débute dans la vie professionnelle. Un gagne-pain, plus qu'une vocation. Un travail répétitif, quand il est accroché au téléphone à répondre au 12 (renseignements) ou au 13 (dérangements). «A quatre jours, ça me paraissait moins pénible. Par rapport à mes collègues, j'encaissais mieux.» A temps partiel, Pascal