Alain Juppé a désigné les limites à ne pas franchir. François Fillon
s'en est affranchi. Et Michèle Alliot-Marie a montré les siennes. Au RPR, vis-à-vis de Jacques Chirac, tout est une question de borne. Ce qu'a confirmé, samedi, le comité politique du mouvement gaulliste; un baptême pour la nouvelle responsable du mouvement gaulliste. Pour la peine, tous les éléphants, sauf Philippe Séguin, avaient fait le déplacement. Face à eux, la présidente s'était réservée, symbole d'autorité, un fauteuil nettement plus élevé que ses voisins. Du coup, à la tribune, le secrétaire général, Adrien Gouteyron, ou François Fillon, son conseiller politique, ont dû lever le nez. Voilà pour l'image. Pour le déroulé de la réunion, Alain Juppé s'en est chargé. Il a pris MAM à contre-pied et a rappelé tout le monde à l'ordre. En invitant chacun à se ranger derrière le chef de l'Etat dans l'optique de l'élection présidentielle.
«Stratégie frontale». Une fois évacués les compliments d'usage à l'adresse de Michèle Alliot-Marie et l'assurance de «son soutien sans faille», l'ancien Premier ministre s'est permis d'ironiser sur la «stratégie frontale» de la nouvelle présidente. «Notre vocation est de nous opposer, et frontalement plutôt qu'obliquement. J'ai toujours préféré la franchise à l'hypocrisie», a-t-il asséné avant d'appeler les responsables gaullistes à «faire preuve d'ouverture et de modernisme» en prenant en compte les «évolutions de la société» avec comme «cible claire les classes moyennes». En