Lyon envoyée spéciale
Tenir. Depuis un an, l'UDF Anne-Marie Comparini se bat pour rester à la tête de la région Rhône-Alpes. Le 9 janvier 1999, elle était élue grâce aux voix de la gauche dans le fauteuil de Charles Millon, pénalisé pour s'être allié avec le Front national. A ses côtés, neuf autres UDF et une poignée de RPR non millonistes. Ses adversaires la disaient «fragile», lui prédisaient une «explosion en vol». Elle est toujours à la barre. La dame a les traits tirés, mais sourit sous les cernes. «C'était dur, cette année», confie-t-elle. Cette proche de Raymond Barre ne s'est reposée que deux petites semaines en août. Elle ne regrette rien: «C'était un engagement moral, explique-t-elle, ce n'était plus de République que l'on parlait, c'était de démocratie. On ne pouvait pas continuer à mêler nos suffrages avec ceux de l'extrême droite.» Vendredi dernier, elle a fait adopter son contrat de plan avec les voix de la gauche et une vingtaine venant de l'UDF et du RPR. Un numéro d'équilibriste désormais habituel. «Il faut essayer de respecter notre engagement sur un programme de droite et en même temps notre accord avec la gauche», résume Anne-Marie Comparini. Pour l'instant, elle a eu gain de cause sur 95% de ses dossiers. Seul un projet de subvention aux associations culturelles a été retoqué par une alliance entre millonistes, RPR et extrême droite. «Dans cette région, il y a tellement d'argent pour tout le monde que tout le monde a intérêt à voter les lignes budgétaire