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Libération
Enquête

GRAND ANGLE. Baudis, Vasseur, Bouquillon"" De plus en plus d'élus désertent. L'Homo politicus est fatigué. A quoi bon continuer? De nombreux hommes publics, surtout à droite, se posent aujourd'hui la question. Certains s'en vont. Radiographie d'un malaise qui traverse tous les partis.

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publié le 1er février 2000 à 22h30

C'est un jour de grand dégoût. A en avoir la tête qui tourne. La

défaite pue à plein nez et Marc Fraysse, député RPR du Rhône, flaire qu'il est «foutu». Juin 1997: l'élu de Villeurbanne profite de la dissolution de l'Assemblée nationale pour tenter sa chance dans la deuxième circonscription de Lyon. L'échec n'est pas encore proclamé, mais, déjà, le corps lâche. «Je vomissais vingt fois par jour, j'ai perdu dix kilos», se souvient-il. «Broncho -pneumonie», tranche le médecin. «Psychosomatique», comprend le député battu. Il pense ensuite se remettre en selle en suivant Charles Millon et se fourvoie avec lui dans l'alliance avec le Front national pour diriger la région Rhône-Alpes. Il en sort broyé d'avoir «trahi (ses) convictions», perdu sa crédibilité, déçu ses amis. L'ancien gardien de but de l'Olympique lyonnais s'était cru le roi du pétrole. Il se retrouve sans rien, pestiféré. «J'étais député, conseiller municipal, vice-président de région, j'avais une cour, ça a été la chute brutale.» Une vie personnelle en vrac, une faillite financière, achèvent de le fracasser. «J'ai déprimé, j'en ai bavé, j'en ai pleuré», raconte-t-il. Un soir, il tente d'enjamber la fenêtre de son 11e étage. Un proche l'arrête. Depuis, Marc Fraysse inspecte ses blessures, dit le «regard des gens qui change», les «cartons d'invitation qu'on ne reçoit plus». Pour s'en sortir, il a vendu des pavillons sur catalogue. Rattaché au RPF de Charles Pasqua, il jure qu'il n'est «pas mort» pour la politique.

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