Trop, c'est trop. Le ministère de l'Economie est hier sorti de sa
réserve pour couper court aux spéculations galopantes sur l'importance de la cagnotte fiscale en 1999. Dans un communiqué, il qualifie de «totalement fantaisiste» l'affirmation du Monde selon laquelle le montant des plus-values fiscales encaissées par Bercy en 1999 serait supérieur de 66 milliards de francs aux recettes inscrites dans la loi de finances initiale.
S'étant procuré «la situation hebdomadaire» des comptes de l'Etat arrêtés au 31 décembre, document interne de la comptabilité publique, le quotidien a cru pouvoir en déduire la fameuse cassette. «Erreurs méthodologiques», riposte Bercy, qui, jusqu'à présent, a reconnu un excédent de rentrées fiscales de «seulement» 24 milliards. «Il est probable qu'ont été comparées une estimation provisoire des recettes totales exécutées [qui comportent les fonds de concours] avec les recettes prévues en loi de finances initiale [qui ne comportent pas les fonds de concours].» Bref, le Monde aurait comparé des choux et des carottes. D'où le bug.
Toutefois, il est un point que Bercy ne conteste plus: mercredi, à l'occasion de la présentation aux députés des comptes définitifs de l'Etat pour 1999, le ministre de l'Economie, Christian Sautter, et sa secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly, devront bel et bien reconnaître l'existence d'une super-cagnotte fiscale. Cette dernière serait de l'ordre de 8 milliards de francs, ce qui porterait à une trentaine de milliards les