Personne aujourd'hui ne peut dire si le «vaste round de
négociations» l'expression est d'Ernest-Antoine Seillière, le président du Medef (Mouvement des entreprises de France) lancé dans la soirée de jeudi débouchera un jour sur une «refondation» des rapports sociaux dans le pays. Mais le fait que l'ensemble des organisations patronales et syndicales soient tombées d'accord pour s'atteler à huit sujets essentiels du débat social (lire encadré) est déjà un événement majeur. «Nous avons réussi à obtenir le déblocage de la négociation», se félicitait jeudi le président de la CFTC, Alain Deleu. Marc Blondel, pour Force ouvrière, en était non moins satisfait: «On revient à une négociation à l'ancienne, où l'on discute au niveau de l'interprofessionnel, de la branche et de l'entreprise.» Le secrétaire général de la CFE-CGC, Jean-Louis Walter, y a vu l'occasion de «compléter l'accord d'octobre 1995», date du dernier rendez-vous interprofessionnel.
Satisfaction. Quant à Nicole Notat qui soulignait «le programme dense, concentré, de négociation» auquel allaient devoir se livrer les partenaires sociaux , elle pouvait repartir rassurée: après trois mois d'incertitude et de chantage du Medef sur le paritarisme, la CFDT a retrouvé sa position d'interlocuteur privilégié.
La satisfaction des quatre syndicats est cependant peu de chose à côté de l'innovation fondamentale qu'est l'approbation de la CGT. Sans rien renier de ses critiques initiales sur la démarche du Medef, Bernard Thibaul