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Libération

Les élus corses butent sur un vieil écueil. La notion de «peuple corse» divise l'Assemblée territoriale.

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publié le 5 février 2000 à 22h25

Ajaccio, envoyé spécial.

A Ajaccio, la saison des oursins bat son plein. Vendredi, les élus insulaires en ont retiré de l'eau un fameux, particulièrement épineux. Lors de leur désormais rituelle réunion du vendredi, destinée à fourbir les propositions qu'ils doivent remettre au Premier ministre courant mars, les membres de l'Assemblée territoriale, sous la houlette de leur président, José Rossi (DL), et du numéro 2 de l'exécutif local, Jean-Claude Guazelli (proche du RPR), ont abordé la question de la reconnaissance du peuple corse. En l'absence des deux élus socialistes, Laurent Croce et Jean Motroni. La question revient périodiquement comme les oursins, mais, une nouvelle fois, les Corses ont échoué à se mettre d'accord.

Opposition. «J'ai l'impression de revivre les mêmes discussions qu'il y a dix ans, au moment du statut Joxe. Nous ne faisons que nous répéter», confiait à la sortie Dominique Bucchini, le maire communiste de Sartène. «La discussion de ce matin n'a servi à rien, sinon à ce que chacun réaffirme des positions déjà connues de tous», se désole Jean-Guy Talamoni, le leader du groupe Corsica Nazione. Les communistes ont donc réaffirmé leur opposition à une reconnaissance juridique du peuple corse. De même que le radical Nicolas Alfonsi et les RPR Paul Ruault et Camille de Rocca-Serra, vice-président de l'Assemblée territoriale et maire de Porto-Vecchio. Les élus corses ne s'aventurent pas là en terrain inconnu. Dans le statut Joxe de 1992, l'article premier rec