Rennes envoyé spécial
Menace, mansuétude, mise en garde, bienveillance. Plus les négociations municipales avec les écologistes s'enlisent, plus les socialistes alternent les genres pour se dédouaner de toute responsabilité en cas de fiasco. A l'approche de l'entrevue de la dernière chance, le 16 février, où le PS promet de faire des «propositions sérieuses et fermes» à ses partenaires, François Hollande a averti les Verts, samedi à Rennes, contre le risque qu'ils prendraient à refuser ce «paquet indissociable». Plutôt pessimiste, il les a prévenus que si les discussions échouent au sommet, ils devront se retourner, pour décrocher quelques têtes de liste d'union, vers «les fédérations départementales» du PS qui, elles, «ont de l'appétit».
Une fois l'avertissement lancé dans les coulisses, place à la surenchère à la tribune. Clôturant le premier des six colloques préparatoires à la convention «Territoires et Citoyens» prévue en juin à Clermont-Ferrand, le premier secrétaire du PS a fait main basse sur l'écologie, qui «renvoie aux principes et aux valeurs qui sont les nôtres, de solidarité, d'égalité et de régulation». Capital. Certes, il a consenti à faire amende honorable: pendant les années 80, où «les problèmes du chômage et des inégalités ont été si pressants», les socialistes ont «considéré comme secondaires les problèmes d'écologie». A l'en croire, cette époque est révolue. Pour mieux priver les Verts d'oxygène, Hollande a même érigé la question au rang de «sens même de