Entre le PS et le gouvernement, ça dialogue. François Hollande a
prévenu Lionel Jospin, la semaine dernière. Il organisera en mars un séminaire réunissant ministres et membres du bureau national du PS. Au menu, un débat sur «le rôle de l'Etat». Initiative salutaire au moment où celui du PS vire à l'énigme. Rue de Solférino, la plainte est lancinante: «on ne débat plus», «on ne sert à rien», «on ne nous écoute pas», etc. Au bout de deux ans et demi de gouvernement Jospin, les socialistes sont en quête d'utilité. Le dimanche 23 janvier, à la Mutualité, à Paris, le Premier ministre avait donné sa version, plutôt idyllique: «La question du rôle du Parti socialiste par rapport au gouvernement a quasiment disparu du débat politique: nous avons su établir entre nous le lien qui convient.» En écho, François Hollande va répétant que «le gouvernement ne réussira pas seul, il a besoin du PS».
«Caporalisation». Est-ce si sûr? Prompt à faire la claque, le parti n'influe guère en amont sur les choix gouvernementaux. «Il nous faut être audible et ne pas nous limiter à une conception purement fonctionnelle du succès du Premier ministre», prévient Vincent Peillon, secrétaire national aux études. Au mieux, le PS est amorphe, au pire, il sombre dans la «caporalisation». Dernier exemple en date, l'appel à l'organisation d'un référendum sur la justice lancé il y a deux semaines par cinq élus socialistes (lire Libération du 25 janvier). François Hollande s'est fendu de plusieurs rappels à l'ordre s