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Libération

Autriche: la colère très rentrée de Jospin. Hier, il a arbitré entre ses ministres divisés sur l'attitude à tenir.

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publié le 18 février 2000 à 22h43

L'Autriche sème la discorde dans l'équipe Jospin. Depuis la

nomination de ministres du parti d'extrême droite FPÖ au sein du cabinet autrichien, le gouvernement français s'est rallié à une position de fermeté dans les principes. Mais il est resté dans le flou quant aux applications pratiques. Un flou qui a provoqué des tensions entre ministres partisans d'une ligne dure et ceux plus frottés au jeu de la Realpolitik. Hier, lors de la réunion bimensuelle des ministres, Lionel Jospin a donc été obligé de mettre de l'ordre, tout en autorisant ses troupes à «manifester distance et réprobation» par des actes symboliques" laissés à l'appréciation de chacun, «en fonction du contexte».

Note de Moscovici. Une sourde bataille oppose les deux lignes depuis le début de la crise. Lorsque la formation du gouvernement ÖVP-FPÖ est annoncée, fin janvier, le Premier ministre est à Stockholm en compagnie de son ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici. Ce dernier fait rapidement l'analyse qu'une attitude très dure vis-à-vis de Vienne permettra de faire bouger l'opinion publique autrichienne. A la demande de Jospin, il rédige une note proposant un certain nombre de mesures concrètes. Cette note va provoquer, quelques jours plus tard, une vive explication entre Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères, et Moscovici. Plus en phase avec la majorité des chancelleries européennes, volontiers contempteur de l'idéologie «droits de l'hommiste», Védrine plaide, lui, pour une attitude plu