Il est régulièrement présenté comme l'homme de «la mutation». Son
stratège, son visionnaire, sa cheville ouvrière" Modeste, il réfute ces prétentions. Et pourtant. Derrière l'entreprise de rénovation du sol au plafond lancée par Robert Hue pour remettre à neuf la maison communiste, Pierre Blotin veille. Ou plutôt veillait. Officieusement numéro 2 du parti, officiellement chargé de la communication, il vient d'annoncer qu'en mars, à l'issue du XXXe congrès, il quittera la direction du PCF. Un homme qui le connaît bien résume: «Hue est oscillant. Blotin met de la stabilité à la direction du PCF, il incarne la cohérence entre passé et modernité.»
Le passé, Pierre Blotin, 61 ans, le connaît bien. Il fait même figure de dernier apparatchik du parti. «Ma génération de dirigeants communistes a dû reconsidérer bien des choses ["]. Avec parfois des remises en cause profondes, voire douloureuses», expliquait-il récemment devant le comité national. Le sourire toujours accroché aux lèvres sous une moustache blanche, il est l'un de ceux qui décryptent le mieux les arcanes communistes. Ces connaissances, il les a mises au service de Robert Hue, quand le maire de Montigny-lès-Cormeilles s'est assis dans le fauteuil de Georges Marchais, en 1994. Venu de la filière «élus», Hue appréhende mal l'appareil. Pierre Blotin lui sert de poisson pilote. Il est sa mémoire du parti. Et pour cause.
Anecdotes sur Duclos. Entré au PCF en 1957, à l'âge de 18 ans, cet instituteur en devient permanent dix ans