Dijon, envoyée spéciale.
Dijon attend. Dijon n'a pas le choix. Son maire, Robert Poujade, 71 ans, RPR, en place depuis près de trente ans, n'a encore rien dit de ses intentions pour les municipales de 2001. Il laisse seulement entendre que les Dijonnais sauront «avant l'été». Ses amis n'osent trop s'avancer, tant leur respect est grand pour ce normalien qui fit il y a si longtemps don de son corps à la ville. Ses adversaires patientent. La gauche espère.
L'ex-secrétaire général de l'UNR, le premier ministre de l'Environnement qu'ait connu la République (c'était sous Chaban-Delmas), joue les sphinx: «Il y a trente ans que je suis là, et fort heureux d'y être.» Mais ajoute: «Quelle que soit ma décision, je préparerai la suite, et donc un successeur.» Les mots sont pesés, pour que toutes les portes restent ouvertes. En gros, ou le maire sortant se représente une toute dernière fois, mais laisse son fauteuil en cours de mandat et il dira à qui. Ou il s'efface dès 2001 et dira en faveur de qui. Il assure: «Actuellement, je ne sais pas.» Reconnaît «un peu d'usure». Mais s'interroge: «Est-ce que je fais courir plus de risque de laisser la ville à la gauche en restant ou en partant?» Il affirme aussi qu'il ne fera rien tout seul, que tout dépend des états-majors, mais chacun sait bien, à Dijon, que cela ne dépend que de lui.
Continuité. Faut dire que Dijon ne change pas de maire comme ça. Si l'on excepte un bref intermède transitoire, il n'en a connu que deux depuis la fin de la gue