Un mauvais vent d'est souffle sur Attac. L'Association pour la
taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens, qui milite en faveur de la mise en place de la taxe Tobin pour freiner la spéculation financière, souffre du syndrome de Strasbourg. Il y a quatre semaines, les deux députés européens de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) se sont abstenus lors du vote confiant à la Commission la mission d'étudier la faisabilité de cette taxe (lire Libération du 24 janvier). Coup de massue pour les militants de cette association qui, depuis, s'interrogent: à quoi servent les parlementaires membres de l'association s'ils se défilent au moment des votes cruciaux? Samedi, lors de la rencontre, la première du genre, de 250 responsables des comités locaux d'Attac à la Bourse du travail de Saint-Denis, ils ont crevé l'abcès. Et surtout, ils ont dû accepter de se pencher enfin sur la question en souffrance depuis des mois: comment Attac doit-elle gérer son inattendu succès?
«Regrettable épisode». «Ce qui s'est passé au Parlement européen a provoqué dans nos rangs un certain malaise. Il faut définir clairement les obligations qui incombent aux parlementaires adhérents d'Attac vis-à-vis de l'association», lance Gérard Barréro, responsable des comités locaux de Paris Nord-Ouest. L'attitude des deux élus LCR a servi de déclic. «Ce regrettable épisode nous ramène également à nos propres difficultés de fonctionnement, lit-on dans le bulletin interne d'Attac-Rennes. Pas infor